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La situation carcérale

Le taux d’occupation des établissements pénitentiaires au Sénégal constitue un véritable sujet de préoccupation pour les acteurs des organisations de droits humains. En effet, ce taux a atteint 117% à cause des détentions provisoires faute de solutions alternatives à la détention. Selon le Ministère de la justice environ 10681 adultes étaient en détention à la date du 3 décembre 2018 (10 375 hommes et 306 femmes) et 219 mineurs. A la Maison d’arrêt de Rebeus (prison la plus célèbre de Dakar), la surpopulation est telle que dans certaines chambres, des détenus n’arrivent pas à trouver une place pour se coucher et restent debout ou accroupis durant toute une nuit. Les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires ne répondent plus aux normes et standards internationaux. La vétusté du parc immobilier empêche la mise en place de conditions d’existence correctes et une véritable catégorisation des détenus, violant ainsi la réglementation qui prévoit la séparation entre détenus et condamnés, la séparation selon le sexe et la séparation entre adultes et mineurs. Les femmes (3%) et les mineurs (4,6%) restent les parents pauvres de la politique carcérale sénégalaise : ils sont placés dans des bâtiments insalubres et exigus qui ne prennent pas en compte leurs spécificités en termes d’hygiène, de santé ou de prise en charge. Des fouilles intégrales à l’admission des détenus en groupes sans égard pour leur intimité, de mauvaises conditions sanitaires et hygiéniques, une nourriture insuffisante en quantité et en qualité, des cas de décès de détenus provoqués par des tortures ou de mauvais traitements sont là autant de maux qui gangrènent la situation dans les prisons au Sénégal contraindre les familles à migrer, à confier leurs enfants à des tiers, à avoir recours au mariage précoce des filles, à faire travailler les enfants dès leur plus jeune âge et donc à les priver de scolarité.